samedi 22 décembre 2012

Le mystère du requin baleine à Djibouti

Le requin baleine (Rhincodon typus) est un poisson.
Le plus gros poisson du monde. Ses origines remonteraient à 400 millions d'années mais la première observation n'a été faite qu'en 1828. Sa taille est généralement comprise entre 5 et 15 mètres même si quelques observations de spécimens de 20 mètres ont été faites en particulier en 1999. Il est parfaitement inoffensif pour l'homme malgré sa bouche énorme qui peut atteindre 2 mètres sans aucune dent malgré les idées de certains.
Il se déplace lentement (5km par heure) mais peut parcourir des milliers de kilomètres dans les océans tropicaux entre le 30ème parallèle nord et le 35ème parallèle sud. Il se nourrit de plancton, jusqu'à une tonne par jour, en filtrant une énorme quantité d'eau qui peut atteindre 2000 tonnes d'eau par heure. Sa durée de vie est d'une centaine d'année. Certains annoncent même le chiffre de 150 ans. Personne n'a jamais vu de scène de reproduction de requins-baleines. Les scientifiques ne sont toujours pas en mesure de définir si l'animal est vivipare, ovipare ou ovovivipare, bien que ce soit cette dernière éventualité qui soit envisagée car une femelle capturée en 1995 portait environ 300 embryons. Les plus petits requins-baleines retrouvés vivants dans le milieu naturel mesurent de 55 à 59 cm de long, certains parmi eux portant une cicatrice ombilicale. Les requins-baleines migrent en permanence, on peut ainsi les observer en Australie, Indonésie, Thaïlande..mais aussi en République de Djibouti. La mode du tourisme Requin Baleine se développe depuis quelques années.. Ce tourisme consiste à nager en surface équipé de masque (snorkeling) à proximité de ces géants des mers. Les plus expérimentés pourront descendre en apnée uniquement à leur rencontre.
En République de Djibouti, du mois d'octobre à janvier, ils sont facilement observables aux environs d'Arta plage où un courant chaud est propice à la reproduction du plancton dont ils sont friands. Des dizaines d'individus se regroupent proches de la surface et à proximité de la côte dans ce secteur. Les adultes apparemment resteraient au large à l'entré du golfe de Djibouti. Les scientifiques ne s'expliquent pas réellement la présence de ces requins baleines dans cette zone à cette période. D'où viennent-ils ? Où vont-ils ensuite ? De questions qui restent sans réponse à ce jour et pourtant des émetteurs ont été fixés sur certains d'entre eux. Les deux expéditions "Whale Shark Expeditions" à Djibouti guidées par Danilo Rezzolla de l'équipe Cousteau venues inventorier les individus grâce à leurs “spot's pattern ”, ont même relevé d'autres interrogations: Pourquoi ne voit on que de jeunes males dans ce secteur ? Leur nombre est-il en diminution ou en augmentation ? Pour Luc Poirier, Directeur du Lagon Bleu comme pour tant d'autres ce mystère renforce le caractère exceptionnel de ces rencontres aquatiques djiboutiennes. Vous pouvez vous aussi vous laissez tenter pas cette expérience hors du commun. Que ce soit au départ de Djibouti-ville sur les traces d'Henri de Monfreid avec les boutres qui sont des voiliers traditionnels en bois très colorés naviguant dans toute la Mer Rouge, ou au départ d'Arta plage le matin tôt en s'allouant les services d'un pêcheur et de sa barque, les candidats à cette rencontre unique pourront assouvir leurs envies. Il conviendra de respecter le code de bonne conduite éditée par MEGAPTERA à savoir: - Pour une bonne mise à l’eau, pas plus de 8 personnes en même temps autour d’un requin. - Rester à une distance raisonnable d’environ 3m de l’animal pour ne pas le déranger. - Enfin, ne jamais toucher l’animal, juste avec les yeux.
La barque d'Abdallah, pécheur à Arta plage, est pleine. A la point de l'aurore, elle quitte le petit port d'Arta pour suivre la côte en direction de l'anse du Ghoubbet al-Kharab ("le Gouffre des Démons"). Huit personnes palmes aux pieds et masques et tubes dans les mains attendent la rencontre si désirée avec ce monstre des mers. Abdallah scrute d'un œil la surface de l'eau, gardant le second tourné vers le soleil qui commence à poindre à cet instant. Un requin baleine....là....droit devant...oui, là....ça y est, nous voyons tous l'aileron noir tant attendu qui perce entre de petites vagues. Ahmed après un rapide calcul, a trouvé l'endroit idéal pour la rencontre avec le débonnaire monstre des mers. Nous mettons à la hâte les masques et les tubes et nous nous laissons tomber dans l'eau profonde à l'endroit indiqué. Moment inoubliable, moment de solitude mais aussi moment de frayeur......où nous nous sentons si petits face à la nature. Spectacle fantastique que je conseille à tous..... Depuis longtemps les Djiboutiens mentionnent des monstres géants dans l'anse du Ghoubbet al-Kharab. Jean-Jacques Barloy, spécialiste en zoologie et Cryptozoologie, fit cette révélation lors d'un passage sur France-Inter : " Le monstre de Djibouti vivrait dans le Koubé, qui est une sorte de petite mer intérieure aux eaux noires et bordées de falaises verticales. Le monstre y serait entré autrefois et ne pourrait plus en ressortir (soit parce qu'il a grandi, soit parce que les courants l'empêchent de partir). Cette créature ressemblerait à une gigantesque raie. Tous les ans aurait lieu une cérémonie organisée par des habitants du lieu qui considéreraient la bête comme un dieu de la mer. Ils descendent dans les eaux noires du Koubé un chameau vivant, dans une cage, en guise d'offrande. trente secondes après ils remontent la cage mais celle-ci ainsi que le camélidé ont disparu." Ces monstres sont-ils des spécimens tels que la raie géante évoquée par Jean-Jacques Barloy ou bien un carcharodon megalodon du miocène évoqué par d'autre ou alors uniquement les traces laissés dans l'esprit des gens de nos inoffensifs requins baleines ? Une expédition du Commandant Cousteau sur la zone a laissé planer le mystères. Cousteau aurait plongé et aurait vu quelque chose, et serait remonté en déclarant que ce qu'il avait vu était trop important pour le dévoiler à l'humanité et c'est peut-être aussi bien comme cela. Gardons à l'esprit que le requin baleine a été classée comme vulnérable par la CITES en 2002. Au cours des 20 dernières années, ils ont été tués en masse. Entre les années 80 et 90, leur nombre a baissé de 50 à 80 % en Thaïlande. Puis de nouveau, 70 % de moins entre 1997 et 2001. En 10 ans dans le Kwazulu-Natal (Afrique du Sud), le nombre des requins-baleines a baissé de 83 %. Décimée pour sa viande mais surtout pour ses ailerons, l'espèce est vraiment magnifique, mais menacée, car le premier niveau de risque d'extinction est atteint. On pense que sa population décroît mais sa disparité en terme géographique et sa mobilité font qu'il est très difficile de recenser le nombre d'individus.

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